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Erwan Rivault révèle la valeur esthétique de l'imagerie spatiale

Cet étudiant en master 2 géographie télédétection-environnement expose du 14 janvier au 22 février 2019 sur le campus Villejean des images acquises par des satellites d'observation de la Terre.

Erwan Rivault

Vous êtes en Master 2 géographie télédétection-environnement, pouvez-vous nous dire en quelques mots en quoi cela consiste et pourquoi vous avez choisi cette voie ?

Erwan Rivault La télédétection consiste à extraire des informations sur des objets ou des phénomènes en étant distant de ces derniers. Le plus souvent, il s'agit donc d'extraire ces informations sur des images acquises par des satellites d'observation de la Terre. Certaines agences spatiales comme l'ESA ou la NASA fournissent gratuitement des images capturées par leurs satellites. Cette constellation de satellites se situe en orbite terrestre basse, à environ 800 km d'altitude, et acquiert des images aux quatre coins du monde. Les archives sont donc immensément riches et chacune des images permet d'obtenir des informations importantes. Il peut ainsi s'agir d'identifier des pollutions, des inondations, l'expansion des villes, la fonte des glaciers... Cette discipline me plaît car nous pouvons travailler sur tant d'applications différentes, et sur tant de régions du monde. Je peux donc aussi bien travailler sur une marée noire en Mer Méditerranée, que sur des feux de forêts en Californie ou sur la déforestation en Amazonie.

Vous exposez sur le campus des images acquises par des satellites d'observation de la Terre, mais vous les publiez aussi via un compte Instagram, comment vous est venue l'envie de partager ces photographies ?

E. R. En travaillant avec des images satellites au quotidien grâce à ma formation, j'ai réalisé que ces images avaient aussi une valeur esthétique. J'ai donc passé quelque temps à télécharger des images de régions que j'avais visitées, que j'aimerais visiter, ou dont j'avais entendu parler. Après avoir créé une petite collection, je me suis tourné vers Instagram pour publier une image par jour. Sur ce réseau social, j'essaye d'apporter une nouvelle perspective sur des endroits que le grand public peut parfois connaître ou reconnaître, mais qu'il n'a pas l'habitude de voir sous cet angle. J'ai commencé il y a un an, sans réels objectifs, et il y a maintenant une communauté qui regroupe plus de 10 000 followers. Le but de l'exposition est aussi de pouvoir apporter ce contenu à des personnes n'étant pas sur Instagram ou n'ayant pas eu l'occasion de tomber sur mes images. 

Comment se passe la prise d'images ? Est-ce que vous recherchez des paysages ou des espaces particuliers ?

E. R. Pour créer une belle image, il me faut choisir le bon satellite, au bon moment, au bon endroit. Ces trois paramètres sont choisis en fonction de ce que je veux montrer. Le bon satellite est celui qui me permettra de capturer l'entièreté de ma région d'intérêt avec une bonne résolution. Le bon moment dépend des couleurs que je veux faire ressortir, il faut alors jouer avec les saisons. Le "bon endroit" (même s'il n'y a pas vraiment de "mauvais endroit") varie en fonction de mes envies, que ce soit une ville comme c'est le cas pour l'exposition en cours, ou d'un paysage plus naturel qui peut dévoiler la beauté de notre planète comme une île, un lagon ou un glacier. Cependant, l'action de l'Homme sur notre environnement est facilement observable depuis l'espace, et montre aussi la fragilité de notre planète. J'aime aussi de plus en plus apporter un contenu d'actualité. Dès qu'un volcan entre en éruption ou qu'un feu se déclare par exemple, j'essaye de voir si un satellite est passé par là.

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